Soudure en gros plan d'une carte électronique

Recyclons nos mobiles

Baisser de 30% en valeur absolue nos émissions carbone en 2025 à l’échelle du Groupe par rapport à 2015 dans le but d’être Net Zéro Carbone en 2040, c’est l’engagement pris par Stéphane Richard, dans le cadre du lancement du plan Engage 2025. Pour remplir cette ambition stratégique, 10 ans en avance sur les objectifs fixés par la GSMA et en dépit de l’essor des données sur les réseaux, nous devons multiplier les efforts en matière d’efficacité énergétique. Cela passe aussi par un investissement accru dans l’économie circulaire et en particulier dans le recyclage des mobiles. Nous avons posé 3 questions à Antoine de Clerck, Directeur marketing durable et responsable chez Orange.

 

Quel est l’enjeu écologique posé par les téléphones mobiles aujourd’hui ?

Un des principaux impacts du numérique sur l’environnement est dû au cycle de vie des équipements électroniques, en particulier des smartphones. On estime que plus de 10 milliards d’unités ont été vendues dans le monde depuis 2007, dont plus de 1,5 milliard pour la seule année 2018  ! Or, ces merveilles de technologie sont composées de plastique, de verre, mais également truffées de métaux précieux et terres rares en très petites quantités. Elles sont encore très majoritairement le fruit d’un modèle d’économie linéaire : extraction minière, fabrication concentrée en Asie, renouvellement rapide et durée de vie courte, avec peu de collecte et de recyclage.

Ainsi, on estime qu’il faut environ 70kg de matière première pour fabriquer un smartphone de 120g (500 fois son poids). Il faut faire effectuer quatre tours du monde aux matériaux avant que le téléphone n’arrive dans nos mains. En moyenne, les Français changent de téléphone tous les deux ans alors que, dans 88 % des cas, leurs téléphones portables fonctionnent encore. Si en France, Orange atteint un taux de collecte des téléphones usagés de 30%, on estime qu’on en collecte moins de 10% à l’échelle du globe. Nombre d’entre eux dorment dans nos tiroirs, puis finissent, hélas, en déchets jetés dans la nature.

 

 

Antoine de Clerck

 

En moyenne, les Français changent de téléphone tous les deux ans alors que, dans 88 % des cas, ces téléphones portables fonctionnent encore.

Antoine de Clerck, Directeur marketing durable et responsable chez Orange.
 

 

 

Tout cela est peu visible du grand public mais risque néanmoins de contribuer à la raréfaction des ressources naturelles si on ne développe pas un modèle circulaire pour préserver les ressources. Il faut se rendre compte que l’impact écologique d’un smartphone est dû à 80% à sa phase de fabrication et de fin de vie, 20% à sa phase d’utilisation, essentiellement la consommation d’énergie lors des cycles de rechargement de la batterie.

 

 

Il est possible de réduire drastiquement l’impact écologique des téléphones mobiles. Comment ? En inscrivant leur fabrication, leur usage et leur fin de vie dans un cycle d’économie circulaire comme suit : fabrication à partir de matériaux issus du recyclage, procédés de fabrication moins consommateurs d’énergies et de ressources naturelles, limitation de l’impact des transports, écoconception des appareils pour les rendre réparables, plus durables et en faciliter le recyclage. Nous avons tous un grand pouvoir : celui de choisir des modèles qui se placent dans une démarche plus écologique et surtout allonger la durée de vie des équipements. Par exemple, réparer un terminal au lieu de le changer, garder un modèle tant qu’il est fonctionnel, acquérir un modèle reconditionné. Et enfin, lorsqu’on décide de changer, rapporter son ancien mobile chez Orange !

Bien que nous commercialisons essentiellement des modèles dont nous n’assurons pas la fabrication, nous pensons qu’il est de notre responsabilité d’entreprise de participer à l’effort de collecte des téléphones usagés, de toutes natures. Fin 2019, en 10 ans, nous avons ainsi collectés plus de 15 millions de téléphones à travers l’Europe. Bien que cela représente un coût, nous nous sommes engagés à collecter au moins 30% des volumes de nos ventes par an à horizon 2025, dans chacun des pays européens où nous sommes présents.

 

 

Bon à savoir

si le téléphone est encore fonctionnel et qu’il a une valeur marchande, il sera repris dans le cadre des offres « Orange reprise », contre une remise ou un bon d’achat. Celui-ci sera alors pris en charge par nos partenaires spécialistes pour effacer toutes les données du téléphone, puis le reconditionner pour lui donner une seconde vie.
Sinon, les mobiles usagés sont pris en charge dans les filières de recyclage contrôlées, ce qui permet d’une part d’éviter de consommer de l’énergie et des ressources naturelles et d’autre part de récupérer de la matière première qui servira à fabriquer de nouveaux produits.

 

 

Et en Afrique et au Moyen-Orient, on ne fait rien ?

Ce qui est valable en Europe, l’est aussi en Afrique ! Car malheureusement, nombre de déchets électroniques de toute nature se retrouvent dans d’immenses décharges à ciel ouvert sur le continent. Le cycle de vie d’un smartphone est néanmoins souvent un peu différent, car on dit qu’en Afrique ou au Moyen-Orient, un téléphone ne meurt jamais ! Il passe couramment de mains en mains et de nombreux réparateurs proposent leurs services en cas de panne. Lorsqu’il n’est plus fonctionnel, ces réparateurs le gardent pour en utiliser les pièces détachées. Mais les matériaux et pièces qui ne sont pas réutilisés, finissent eux aussi par être jetés ou dispersés dans la nature. L’effort de collecte à réaliser est donc le même, celui-ci doit être fait non pas auprès des particuliers, mais auprès des réparateurs, parfois informels.

Nous participons à l’effort de collecte auprès des réparateurs locaux, avec le soutien à la mise en place d’ateliers de tris. Faute de filière sur place, ces déchets sont ensuite acheminés en France pour y être recyclés. Le premier atelier a été inauguré au Burkina Faso en 2010. Depuis, quatre autres ateliers ont ouvert au Bénin, au Niger, en Côte d'Ivoire et au Cameroun. Au total, 30 emplois locaux ont été créés, et chaque année, près de 12 tonnes de déchets sont collectées par atelier (soit l'équivalent de 80 000 mobiles) et acheminées en France pour y être revalorisées.

Nous nous sommes engagés à renforcer l’effort de collecte de déchets électroniques sur la zone Afrique et Moyen-Orient pour atteindre au moins l’équivalent de  20% des volumes de nos ventes sur la zone à horizon 2025, et à soutenir la mise en place de filières locales.